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Bonnet Aurélien

GESTION DU RISQUE D’ERGOT SUR LE BLÉ ET MOYENS DE PRÉVENTION

La maîtrise des sclérotes présents dans le sol est le premier levier de gestion. Un sclérote peut produire plusieurs milliers d’ascospores susceptibles de contaminer à la floraison les graminées environnantes dans un rayon de 20 m. Les sclérotes sont viables dans le sol pendant deux ans. Alors quelles sont les pratiques à utiliser pour maîtriser le risque qu’ils représentent ?





Maîtriser l’inoculum dans la parcelle et aux abords



La diversité et la densité de graminées sauvages présentes aux abords des parcelles sont susceptibles d’entretenir la présence de la maladie. Depuis les bords des champs, la maladie peut alors progresser, grâce aux vols d’ascospores, vers l’intérieur de la parcelle sur une distance d’environ 20 mètres. Il est donc recommandé pour les situations à risque avéré de faucher les bords de champ avant floraison des adventices.



Récolter si possible les parcelles contaminées plus tardivement afin de favoriser la chute des sclérotes au sol avant le passage de la moissonneuse batteuse. Cette solution implique des mesures de gestion adaptées pour réduire le potentiel infectieux de la parcelle ainsi constitué. Il faut donc adapter le travail du sol les deux années qui suivent en parcelles contaminées.



Vis-à-vis d’un lot de semences contaminées par des sclérotes, la première étape prioritaire consiste à nettoyer aussi efficacement que possible les lots de semences pour éviter la dissémination des sclérotes au semis. La réglementation sur semences certifiées tolère un maximum de 3 sclérotes pour 500 g de semences. Si aucune norme ne régit les semences de ferme, il est fortement déconseillé de semer des lots à plus de 3 sclérotes pour 500 g de semences. En complément des opérations de nettoyage, des traitements fongicides des semences peuvent contribuer à la maîtrise des sclérotes résiduels.





Comment prévenir la présence de ce ravageur dans les champs



Des moyens de prévention sont à employer pour la campagne à venir dans les parcelles contaminées. Pour ce faire, il faut donc éviter de semer une céréale les 2 années suivant une attaque. Par ordre décroissant de sensibilité on trouve : le seigle, le triticale, le blé dur, le blé tendre, les orges et escourgeons, l’avoine.



L’après récolte nécessite un travail du sol. En moyenne, les sclérotes enfouis à plus de 5 cm dans le sol peuvent difficilement faire émerger leurs organes de dispersion. Dans le temps, ils ne survivraient pas plus de deux ans. Ainsi, après une récolte contaminée, un labour profond (>15 cm) suivi d’un travail superficiel les deux années suivantes permettent de limiter la contamination future. Toutefois un second labour l’année suivante doit être évité car il remonterait à la surface 60 % des sclérotes précédemment enfouis. Ne pas utiliser de semences contenant des sclérotes d’ergot pour les prochains semis. Rappelons qu’aucune solution de traitement des semences n’est disponible aujourd’hui.



Le désherbage a un rôle primordial dans la gestion. Les graminées étant un relai de transmission de la maladie et une source majeure d’entretien et de multiplication de l’inoculum, leur contrôle sur l’ensemble de la rotation permet de limiter le risque (fauchage des bordures de parcelles, maîtrise de l’enherbement par le désherbage, ainsi que toute autre méthode de lutte contre les graminées).



#Blé #Maladies_de_plantes



Source image : Wikipedia


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