Ennemi de l’arachide Trogoderma granarium (trogoderma du grain ou dermeste du grain) de la famille des Dermestidae ; est l’un des grands parasites de l'Arachis hypogaea en stock. Quand bien même il n’égale pas la bruche foreuse en terme de dégâts ; il n’en demeure pas moins nuisible pour l’économie des agriculteurs quand il sévit. Il faut savoir l’identifier et s’en prémunir. TalkAg, la bibliothèque du savoir agricole, fait un aperçu sur cet insecte.
GÉNÉRALITÉS SUR L'ENNEMI DE L’ARACHIDE TROGODERMA GRANARIUM
L’insecte
L'insecte adulte est ovale, brun, recouvert d'une fine pubescence bistre. Il ne vole pratiquement pas et n’a pas besoin de nourriture. La température optimale de fructification (elle dure alors 4 semaines et deux mois à 25°) est comprise entre 33° et 37°c. Dans les climats tempérés, les larves deviennent inactives à des températures inférieures à 5 °C. De sorte que, cet organisme nuisible n’est pas en mesure de survivre et de se reproduire que dans des environnements protégés.
La femelle (mesure 3 mm; les mâles seulement 2 mm) pond séparément en vrac sur les grains une soixantaine d'œufs. Ceux-ci à 30°, éclosent au bout d'une semaine.
Le dermeste du grain est présent dans bon nombre de pays au climat tropical ou semi-tropical.
La larve
Elle a une forme de fuseau et recouverte d'abondantes touffes de poils ; elle est de couleur brun-jaunâtre. Mais progressivement, celle-ci devient dorée ou brun rougeâtre et de plus en plus poilue. Avec une préférence pour les grains et les produits céréaliers; elle est responsables des dégâts, comme chez la bruche. En effet, les larves se déplacent librement et se nourrissent voracement aux dépens des grains.
Les larves sont capables de résister très longtemps à de mauvaises conditions de l'environnement à savoir : basses températures, sécheresse, manque de nourriture, excès d'excréments dans la nourriture,... Elles peuvent entrer en diapause dans les recoins et fissures des entrepôts ; ce qui les permettent d'échapper aux traitements d'insecticides. La nymphose, qui dure 4 à 5 jours à 30°, se fait dans la dernière dépouille larvaire ouverte dorsalement.
Cycle de vie et propagation
Trogoderma granarium adulte a une durée de vie de douze à dix-neuf jours. La larve se développe généralement entre quatre et six semaines. Tout de même, elle peut prendre jusqu'à sept ans quand les conditions sont défavorable. Par an, en condition favorable, le dermeste du grain peut pondre entre 50 et 100 œufs. Par conséquent, cette performance peut engendrer dix générations de trogodermes en une année.
Ne volant certainement pas ; nous en déduisons que le parasite se dissémine plus lors du transport de produits infestés. L’adulte comme la larve peut rester cachés pendant des années.
Par ailleurs, les larves du premier type entrent en diapause sous l’effet de conditions contraignantes ; à l’instar des températures basses ou élevées et/ou l’absence de nourriture. Au cours de cet arrêt temporaire du développement, leur respiration est assez faible qu’elles supportent la fumigation. Les larves en diapause résistent également au froid et peuvent survivre à des températures inférieures à -10 °C. Une fois les conditions à nouveau favorable, la fructification peut être très rapide.
COMMENT DÉTECTER L'ENNEMI DE L’ARACHIDE TROGODERMA GRANARIUM
L’inspection des produits stockés reste la meilleure alternative permettant de détecter l’infestation. En outre, l’on note aussi la recherche physique ; l’utilisation d’appâts alimentaires et de pièges à phéromones. La présence des exuvies larvaires prouve la possibilité d'une infestation en cours. Par contre, le fait que les adultes morts soit totalement ou en partie dévorés; l’on ne pourra se rendre rapidement compte de l’infestation en se basant sur la présence des restes de ceux-ci. Notons que les adultes sont plus présents quand les conditions sont favorables à la croissance de la population.
Dans les marchandises en vrac, les infestations sont généralement plus importantes en surface, où de nombreuses exuvies sont présent. Les larves d’espèces de Trogoderma sont en particulier actives à l’aube et au crépuscule.
Il est important de tenir compte d’un éventuel biais d’échantillonnage lors de l’inspection de ces types d’organismes nuisibles. Aussi, les échantillons de produits suspects devraient être passés dans des tamis à maillage adapté à la taille des particules des denrées. Ceci permet de détecter l’organisme nuisible à différents stades de développement.
Dans son développement, le dermeste du grain va de l’œuf (pondu à la surface du produit hôte) ; puis le stade larvaire qui compte 5 à 11 étapes. Il s’ensuit l’apparition des nymphe et l’aboutissement à un insecte adulte (remarquable dans les produits stockés). Notons que les larves sont détectable dans les produits stockés ; dans les entrepôts ; dans les kits d’emballage.
Les dégâts
Le Trogoderma granarium peut infliger de grands dégâts au stock d’arachide. Il est capable de se développer dans les sacs et les piles de sacs de façon furtive. Ceci, combiné à ses caractéristiques biologiques et à ses capacité de camouflage ; font de lui un ravageur redoutable.
Quand les larves attaquent les grains ; ceux-ci sont vidés entièrement. Ainsi La perte de poids du grain peut être de 5 à 30% et dans les cas extrêmes de 70%. Elles souillent les marchandises de leurs déjections et dépouilles ; diminuent la résistance des fibres des sacs, provoquant ainsi leur déchirure. Ceci engendre la perte de matière sèche ; la formation de graines poudreuses et sur arachide. L'acidité de l'huile augmente ; enfin la marchandise se déprécie. Notons que la toison larvaire permet à l'espèce d'être aisément véhiculée ; en s'accrochant aux toiles de sacs, à la fourrure des rongeurs et autres substrats.
Trogoderma granarium peut aussi accroître les probabilités de contamination par Aspergillus flavus
LUTTE CONTRE L'ENNEMI DE L’ARACHIDE TROGODERMA GRANARIUM
Les traitements de surface est peu efficace sur une population de trogoderma du grain bien établi. Ceci s’explique par leur résilience ; leur capacité à survivre sans nourriture pendant des années ; la capacité du parasite à vivre plusieurs années dans les fissures des bâtiments. Plus encore, sa capacité à entrer dans un état inactif qui réduit sa sensibilité à certaines méthodes de lutte. Alors, une infestation peut rester non détectée dans les entrepôts et les silos nettoyés.
Par conséquent, les méthodes de lutte conçues pour éradiquer les infestations existantes ou nouvelles doivent pouvoir pénétrer le matériel infesté dans toutes les installations.
L’inspection des entrepôts, conteneurs, grenier, magasin et aussi des denrées sèches est très importante. Elle constitue une mesure préventive. Rappelons que des matériaux non hôtes sont susceptible d'être aussi infesté.
Le stockage dans des silos en matière plastique étanche, ou à l'air libre, est préférable.
Mesures de lutte physiques
L’on peut noter par endroit, l'utilisation de poudre de graines de neem déshuilée ( Azadirachta indica ) et de poudre de terre de diatomée. Une méthode qui serait efficace et peu onéreuse. Elle n’est pas admise dans l'éradication ou le traitement de quarantaine.
Citons aussi la méthode du traitement thermique (exposition de 30 minutes à 60 ° C). Ici, à 42,5 ° C, les larves commencent par mourir. Mais, rappelons que les larves inactives (en diapause) résistent plus aux températures élevées. Ainsi la réussite de la méthode dépend de son application méticuleuse.
Le traitement avec des électrons rapides, à l'aide d'un accélérateur linéaire, pourrait aussi fournir une solution efficace de contrôle du coléoptère dans le grain de stockage.
Mesures de lutte chimiques
Nous convenons que le traitement de surface s’avère pour le moins inefficace. Mais remarquons que pour plusieurs parasites du stockage, le bromure de méthyle a été la molécule la plus efficace. Depuis son retrait, des interrogations ne manquent ; quant à l’efficacité des potentielles fumigants substituants (du dioxyde de carbone, du sulfure de carbonyle, du fluorure de sulfuryle…).
En effet, le dermeste montre des signes de tolérance ou de résistance à la phosphine et au malathion (son application à plusieurs reprises est approuvée ; pour le contrôle des infestations dans les structures et les surfaces environnantes).
Il existerait des essais utilisant une atmosphère contrôlée ; où la teneur en oxygène est maintenue très faible et / ou remplacée par de l'azote ou du dioxyde de carbone.
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