En quelques décennies, le beurre de karité est devenu un ingrédient prisé des cosmétiques naturels les plus raffinés. Les pays producteurs de la noix de karité, s’activent aussi dans la transformation de ce produit; ainsi, l’organisation de protection de l’environnement, A Rocha Ghana, construit actuellement une usine communautaire de beurre de karité biologique à proximité du parc national de Mole, une réserve naturelle située dans le nord-est du pays, souligne.
Le centre aura une capacité de production d'une tonne de beurre de karité par jour, avec le potentiel supplémentaire de créer environ 200 emplois et de générer des revenus, en particulier pour les femmes de la coopérative de karité. Cela permettra d'autonomiser les femmes sur le plan économique, de stimuler l'industrie du beurre de karité biologique au Ghana et de contribuer à la croissance globale et au programme de développement du Ghana.
Notons que le karité est appelé « l’or des femmes » car il s’agit d’une filière au potentiel économique important et où le rôle des femmes est reconnu. Selon une étude de la FAO et de l’Alliance globale du karité (GSA) publiée en février 2020, les femmes gagnent près de $ 1,9 par jour, soit près de $ 75 par an. L’extension des parcs à karité et l’amélioration de la productivité pourrait porter le revenu des femmes à $ 2,3 par jour, soit $ 167 par an.
Le centre sera doté d’équipements destinées à améliorer la qualité du beurre, à réduire l'empreinte écologique et les risques sanitaires liés à la transformation du beurre de karité. Huit mini-entrepôts pour le stockage des noix seront également construits dans la région et des tricycles, des bâches pour le séchage et des foyers améliorés pour la transformation des amandes seront fournis.
Cette initiative est financée par l'Agence française de développement, Dessange, Evolution of Smooth (EOS), USAID et African Tiger Holding Limited (ATHL), avec le soutien de Global Shea Alliance (GSA) et de Savannah Fruits Company. Une fois ce projet achevé, EconoBio s’attachera à la production de miel autour du parc national de Molé, à la culture du cacao autour de l’air de conservation de Kakim, ainsi que de l’huile de coco, du cacao et du manioc autour de la forêt transfrontalière ghanéenne de Kwabre-Tanoé.
Il est à rappeler qu’il y a encore quelques années, le karité était utilisé presque exclusivement par les populations rurales en complément alimentaire, notamment comme huile de friture. Depuis, l’engouement des pays occidentaux s’est développé pour le karité, afin de fabriquer des produits cosmétiques et pharmaceutiques et de remplacer la très décriée huile de palme. Les prix de cette denrée se sont rapidement envolés et le marché est aujourd’hui tiré par la demande en provenance de l’Europe, suivie des Etats-Unis. Chaque année, l’Afrique produit environ 800 000 tonnes de beurre de karité. Le Nigeria est le principal pays producteur, avec près de 400 000 tonnes, devant le Mali (85 000 tonnes), le Burkina Faso (70 000 tonnes) et le Ghana (55 000 tonnes). Lors des périodes de récolte, cette industrie offre des compléments de ressources à quelque 16 millions de femmes, dont près de 3 millions au Ghana.
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SOURCE: www.commodafrica.com
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