Jadis, les amandes des fruits de l'arbre à karité collectées par des femmes rurales et transformées en beurre ne servaient que dans l'alimentation, la beauté et les rituels. Aujourd'hui, le karité et ses dérivées occupent une place de choix au plan économique.
Il est difficile d'obtenir directement auprès des acteurs du secteur, des statistiques actualisées sur les exportations ou l'utilisation du karité en Afrique ou hors du continent. Mais on sait d’après les données de l’Alliance globale du karité (AGK), que la chaîne de valeur du karité fait travailler directement ou indirectement environ 16 millions d’Africaines. En Afrique, la filière karité a connu un coup d’accélérateur, aussi bien au niveau des amandes que du beurre, au cours de ces 20 dernières années. D’après une étude menée en 2017 par l’AGK, les exportations africaines de karité sont passées de 50 000 tonnes à plus de 300 000 tonnes sur cette période. Il faut souligner que d’un point de vu général, l'incertitude de l'importance de la récolte constitue en effet un très gros obstacle pour l'utilisation des produits du Karité. La production varie de façon considérable d'une année à l'autre et cette irrégularité est un grave inconvénient pour l'industriel.
Néanmoins, dans la région ouest-africaine, le Centre du commerce international (ITC) indique que la valeur totale des exportations de beurre de karité est ainsi passée de 1,5 million $ à 52 millions $ entre 2000 et 2012. Pour les amandes, le taux de croissance annuel moyen des exportations de la région s’est élevé à 26,9% sur la période 2002-2011. Les Pays-Bas représentent le plus gros importateur de beurre de karité depuis l’Afrique de l’Ouest, suivis du Danemark et de la France. Selon les prévisions de l’organe de recherche de consommation Transparency Market, le marché mondial du karité pourrait peser quelque 3,5 milliards $ d’ici 2028.
Il faut dire que, que le marché du karité profite d’une bonne dynamique mondiale avec plusieurs leviers de croissance qui sont au beau fixe. Dans l’agroalimentaire, qui représente son principal débouché, l’industrie du chocolat a montré sur la dernière décennie un appétit croissant pour le beurre, en raison d'avantages divers comme un point de fusion élevé, un aspect luisant et la consistance plus ferme qu’il donne au chocolat. La croissance mondiale de la consommation du chocolat, prévue pour les prochaines années, devrait encore fournir un terreau favorable à l’essor de la demande pour le beurre de karité. A côté de l’industrie alimentaire, les applications cosmétiques constituent également un segment de marché à croissance rapide et à grande valeur pour la filière.
L’ITC estime qu’aujourd’hui, le beurre de karité entre dans la composition de beurres corporels hydratants (jusqu’à 15-20 % du contenu), de gels liquides pour douche ou de shampoings (jusqu’à 15-20 % du contenu), de savons (jusqu’à 70-80 % du contenu), de baumes à lèvres et de nombreux autres produits de soin.
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